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Les pratiques commerciales déloyales

La protection du consommateur au cœur de la lutte des pratiques commerciales déloyales

Le droit de la consommation repose sur un principe fondamental : protéger le consommateur, considéré comme la partie la plus vulnérable dans ses rapports avec les professionnels. Parmi les mécanismes centraux de cette protection figure la lutte contre les pratiques commerciales déloyales. Ces pratiques, qu’elles soient trompeuses ou agressives, fragilisent les droits des consommateurs en influençant de manière injuste leurs décisions économiques. Analyse des principaux enjeux actuels en matière de pratiques commerciales déloyales.

Photographie d'un consommateur tenant une carte de crédit devant un ordinateur illustrant ici les pratiques commerciales déloyales

Les pratiques commerciales déloyales : un cadre juridique renforcé

Le cadre juridique régissant les pratiques commerciales déloyales en Europe est principalement régi par la directive 2005/29/CE. Transposée aux articles L. 121-1 et suivants du Code de la consommation, cette directive vise à établir un cadre harmonisé en matière de protection des consommateurs contre les pratiques trompeuses et agressives.

  • Les pratiques trompeuses concernent des actions ou omissions susceptibles d’induire le consommateur en erreur, que ce soit en fournissant des informations fausses ou en dissimulant des éléments essentiels. 

  • Les pratiques agressives quant à elles, reposent sur des pressions psychologiques ou physiques exercées sur le consommateur pour l’inciter à prendre une décision qu’il n’aurait pas prise autrement (harcèlement téléphonique, menaces de sanctions non justifiées, etc.).

Les pratiques commerciales déloyales, bien que variées, partagent un objectif commun : influencer les décisions des consommateurs de manière abusive en jouant sur la désinformation ou la dissimulation. Parmi ces pratiques, trois formes courantes se distinguent particulièrement.

1. La publicité mensongère

La publicité mensongère consiste à donner des informations fausses ou susceptibles de tromper le consommateur sur les caractéristiques essentielles d’un produit ou d’un service. Cette pratique s’attaque directement à la confiance des consommateurs. Classiquement, on retrouve l’abus de label : « made in France « , « 100 % naturel », etc. La publicité mensongère peut porter sur divers aspects, comme l’origine du produit, sa composition, ses effets bénéfiques, ou encore ses performances. En droit français, elle est réprimée par l’article L. 121-2 du Code de la consommation.

2. Les faux rabais

Les faux rabais consistent à gonfler artificiellement le prix initial d’un produit pour créer l’illusion d’une réduction significative. En réalité, le prix « avant promotion » n’a jamais été pratiqué ou n’a été appliqué que sur une courte durée. Cette pratique exploite l’urgence ressentie par les consommateurs lorsqu’ils croient réaliser une bonne affaire, notamment lors de périodes de soldes. En 2020, la DGCCRF a constaté que 19 % des contrôles effectués sur les soldes révélaient des irrégularités concernant ce type de pratiques. Pour lutter contre ce phénomène, la directive « Omnibus » impose désormais aux vendeurs de mentionner clairement le prix le plus bas pratiqué au cours des 30 jours précédant une réduction de prix.

3. L'omission d'informations substancielles

Ne pas fournir des informations essentielles susceptibles d’influencer la décision d’un consommateur est également considéré comme trompeur. Par exemple, certaines offres d’abonnement n’affichent pas les frais annexes ou cachent délibérément des informations importantes sur les conditions de résiliation. Les consommateurs découvrent souvent ces frais cachés après avoir souscrit à l’offre. Pourtant, la directive UE 2011/83/UE impose la transparence en matière d’information.

Les enjeux actuels : la digitalisation et ses défis

L’évolution du commerce en ligne a profondément transformé les relations de consommation. Sa faisant, il a aussi ouvert de nouvelles voies pour les pratiques commerciales déloyales. Dans ce contexte, les enjeux sont multiples. 

1. Les pratiques déloyales courantes en matière de commerce en ligne

Le commerce en ligne et les fausses promotions : Les promotions trompeuses prolifèrent sur les plateformes numériques, où des prix de référence artificiellement gonflés précèdent des réductions d’apparence alléchante. L’e-commerce a également popularisé l’utilisation de faux avis de consommateurs, qui influencent les décisions d’achat de manière déloyale.

Le profilage et le ciblage publicitaire : Les entreprises peuvent désormais cibler des groupes vulnérables (enfants, personnes âgées, etc.) avec des offres spécifiques. Ou encore manipuler la présentation des produits pour maximiser leurs chances de vente, parfois au détriment des droits des consommateurs.

Les abonnements et la complexité des résiliations : Certaines entreprises rendent volontairement difficile la résiliation de services sous forme d’abonnements. Ainsi, elles en dissimulent les modalités ou imposent des démarches complexes (par exemple, l’impossibilité de se désabonner en ligne alors que la souscription se fait facilement via un clic).

2. La protection mise en place par le législateur

Face à ces nouvelles menaces, les législateurs ont cherché à adapter le cadre juridique afin de mieux protéger les consommateurs. Parmi les réformes récentes, on peut citer :

  • La directive 2019/2161, surnommée la « directive Omnibus », qui renforce la transparence des prix et impose aux plateformes en ligne de clarifier le statut des vendeurs (professionnel ou particulier). Elle oblige également à indiquer si un prix affiché a été modifié avant une promotion, afin de lutter contre les fausses réductions.

  • Les sanctions plus sévères : La directive Omnibus introduit des amendes plus conséquentes pour les infractions liées aux pratiques commerciales déloyales. Les États membres doivent garantir des sanctions effectives, dissuasives et proportionnées, pouvant aller jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise concernée.

  • L’encadrement des avis de consommateurs : Les entreprises qui affichent des avis en ligne sont désormais tenues de vérifier qu’ils proviennent bien de personnes ayant acheté ou utilisé le produit. De plus, les faux avis et les manipulations sont désormais explicitement sanctionnés.

La vigilance et la maîtrise de ses droits : les clés pour éviter les pratiques commerciales déloyales

La protection contre les pratiques commerciales trompeuses est effectivement un enjeu crucial dans une société où le consommateur est quotidiennement confronté à une multitude d’offres. Malgré l’existence d’un cadre juridique sévère, comme les directives européennes et le Code de la consommation en France, la vigilance individuelle demeure un élément clé pour contrer ces pratiques.

En tant que consommateur, connaître ses droits permet de mieux se défendre face aux tentatives de manipulation. Par exemple, vous avez le droit à une information claire et transparente sur les produits que vous achetez. Il est donc essentiel d’adopter une attitude critique face aux publicités, promotions et autres offres commerciales. Examiner attentivement les mentions légales, vérifier les avis de consommateurs, et se méfier des offres trop alléchantes sont des réflexes qui peuvent vous protéger. 

En cas de litige, sachez que vous disposez de recours efficaces. Outre l’allocation de dommages et intérêts, le législateur a mis en œuvre un arsenal pénal important. Ainsi, les peines vont de la simple amende à plusieurs années d’emprisonnement.

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